jeudi 9 février 2017

Entre loup et nous: le chien






 ENTRE LOUP ET NOUS :
LE CHIEN










- Le loup et l'homme
- Du loup au chien
- Le chien et l'homme
- Dérives et naufrages
- Conclusion
- Bibliographie






INTRODUCTION

Le titre " Entre loup et nous : le chien" s'est imposé à moi comme une évidence, par l'ambigüité qu'il dégage, les différents degrés d'interprétation possibles, et un petit jeu de mots, inspiré à la fois de l'expression populaire " entre chien et loup", et le sens littéral du titre, suggerant qu'entre le loup et nous, il y a un intermédiaire, un lien : le chien.

Je me suis demandée pourquoi le loup nous fait si peur alors que nous nous sentons si proches du chien, dont l'ancêtre est... le loup.


Au delà du cliché qui veut que le loup soit cruel et dangereux et que le chien soit devenu le meilleur ami de l'homme, j'ai découvert des réalités troubles et troublantes que j'aimerais partager avec vous.


Peu importe que vos conclusions soient différentes des miennes ou bien les mêmes : durant ces quelques pages, nous aurons voyagé ensemble à la découverte du chien, notre meilleur ami, sans aucun doute. Mais sommes nous vraiment le sien ?






LE LOUP ET L'HOMME

L'homme de Neanderthal, notre ancêtre le plus proche avant homo sapiens, a aujourd'hui disparu, mais il était sur terre il y a 300 000 ans, et à un certain moment, il y a eu métissage avec l'homme moderne. Nous sommes aujourd'hui 7 milliards d'êtres humains.

Il est très difficile de compter les loups, ils sont discrets et vivent souvent dans des contrées désertes. Mais il resterait, selon les estimations les plus optimistes, au maximum 350 000 loups dans le monde, toutes sous-espèces confondues.

Le nom commun "loup" englobe de nombreuses sous-espèces du loup gris Canis lupus. Ce dernier fait partie de la famille des canidés, il est mammifère carnassier et vit en meute. Il est apparu sur terre il y a environ 2 millions d'années. Il est toujours là, mais en danger critique d'extinction dans la plupart des pays.


Que s'est-il donc passé pour en arriver là?




Neanderthal est chasseur-cueilleur. Il cohabite avec un autre grand chasseur : le loup.

Tous deux possèdent une organisation sociale élaborée, un sens parental très développé, des moyens de communication très performants et des stratégies de chasse efficaces.

Ils règneront côte à côte sur la faune eurasienne pendant des millénaires, la concurrence n'ayant aucune raison d'être puisque les espaces sont immenses et la population humaine réduite.




A gauche, cette peinture rupestre des hommes des cavernes prouve la familiarité qui existait déjà avec le loup. Il n’est pas montré pourchassé mais admiré. A droite, bel exemple de complicité entre la famille humaine et la meute.


Il y a 10 000 ans environ, l'homme choisit de se sédentariser et développe l'agriculture et l'élevage.

La seule espèce capable de menacer ses troupeaux est le loup. L'instinct de propriété de l'humain est fort : le loup, de partenaire domesticable, devient ennemi juré de l'homme.

Il a en effet le mauvais goût de rester libre et continue de s'intéresser à la même nourriture que l'homme, lui volant ses poules et autres agneaux.





L'inconscient collectif fera le reste : superstitions, sorcellerie, mythes, le loup ne sera plus qu'une bête sanguinaire et maléfique qu'il faut à tout prix exterminer.


DU LOUP AU CHIEN




Selon l’écologue Pierre Jouventin, c’est parce que les loups et les humains occupaient la même niche écologique qu’il a été facile d’intégrer des loups dans les groupes humains du paléolithique. Les hommes ont peut-être capturé des louveteaux non sevrés, utilisés ensuite pour la chasse ou comme gardiens.

Pour Raymond Coppinger, professeur en biologie spécialiste de la recherche sur les chiens, le loup se serait domestiqué lui-même, en s'approchant des humains pour manger leurs déchets. Et l'homme, opportuniste, aurait vite vu l'intérêt d'un partenariat avec ce loup moins craintif que ses congénères.



LE CHIEN ET L'HOMME

Jusqu'au 19ème siècle les chiens étaient essentiellement des chiens d'utilité : chiens de traineau dans les régions enneigées, chiens de troupeau, de chasse, de garde ou de défense contre les nuisibles et les prédateurs de la ferme. Les critères de reproduction étaient uniquement basés sur l'aptitude au travail des chiens. La descendance était toujours saine et performante, sinon, éliminée.

Le fait que le chien ait à "gagner son pain" ( c'était aussi le cas pour tout humain) n'empêchait qu'il ait sa place entière dans la famille humaine.


 

Cette peinture de Fragonard de 1765, intitulée " la famille du fermier", montre toute la douceur, la chaleur, la complicité qui se dégagent de la scène, et les chiens, en premier plan, irradient lumière et réconfort


Mais un grand changement va bientôt s'opérer:

A la suite de l'invasion britannique de Pékin en 1860, des chiens pékinois, très prisés par la cour impériale, sont capturés et transportés en Angleterre. Une nouvelle mode est lancée. Dorénavant, les chiens ne seront plus élevés pour leur force de travail ou leur aptitude de gardiens, mais pour leurs qualités esthétiques. Avant, il n'y avait qu'une quarantaine de races, aujourd'hui il en existe plus de 400, en majorité créées de toutes pièces par l'homme à des fins purement esthétiques ou amusantes.




Le maintien de ces races, basées sur des critères humains arbitraires, conduit à une catastrophe génétique du fait de la nécessaire consanguinité. Des maladies graves, parfois mortelles, et des troubles du comportement sont le prix que nos amis les chiens payent pour satisfaire notre besoin de toute puissance.

Les capacités de mutations génétiques rapides du chien sont uniques dans l'histoire animale. L'homme a mis a profit cette caractéristique exceptionnelle.

99,8 % du génome du chien est identique à celui de loup. C'est donc sur 0,2 pour cent que se concentrent toutes les variables morphologiques du chien que nous connaissons, du chihuahua au dogue allemand !


Dérives et naufrages

Par la sélection génétique, on peut obtenir un poil de traîne digne des plus grandes princesses... mais aussi, au gré des caprices humains, allonger, raccourcir, élargir, rétrécir le museau, les oreilles, le dos, les pattes, et ceci en très peu de générations.

Exemple d'hypermorphisme de crânes. L'éleveur lui donne la forme qu'il imagine, sans aucunement tenir compte du fait que ces modifications anatomiques contre nature auront une répercussion très importante sur la vie de l'animal





Dans les concours de chiens de races, on voit aujourd'hui des spécimens magnifiques, mais l'on assiste parfois à des parades de mutants, des défilés de monstres.


Quant à ce article de presse concernant l'évolution du berger allemand sur 31 générations de la même souche,il est édifiant, se passe de commentaire. Regardez simplement le premier mâle de la lignée, en noir et blanc, et son "digne héritier" en 2002.



 











 Heureusement, les bergers allemands qui sont restés des chien de travail pour la police ou l'armée notamment, n'ont pas eu à subir ces manipulations génétiques aberrantes





CONCLUSION

Voilà pourquoi j'en suis arrivée à penser que l'homme, inconsciemment comme souvent, a trouvé dans la race canine le meilleur exutoire possible à sa peur ancestrale du loup, et une dure revanche envers son meilleur ennemi, chasseur comme lui, occupant au départ de leur histoire commune la même niche écologique.

La coopération équilibrée qui a longtemps existé entre le chien et l'homme, chacun y trouvant des avantages, a évolué au 19e siècle en dictature cruelle et capricieuse de la part de l'humain.

Aujourd'hui, le chien est un ancien loup dompté, amadoué, manipulé, et parfois martyrisé parce que tel est notre bon plaisir.




Mais heureusement, des voix s'élèvent, les consciences émergent, et un changement positif d'attitude vis à vis de la nature en général et de nos compagnons les chiens en particulier est en train de poindre.

Afin que l'Homme ne soit plus un loup, ni pour l'homme, ni pour le chien, ni pour aucune espèce de « mère nature », mais gère son environnement écologique « en bon père de famille ».

Car les chiens ne pourront jamais défendre leur cause eux-mêmes. Nous les avons rendu tellement dépendants de nous, par la nourriture et la relation affective dont ils ont un besoin vital... qu'ils préfèreront toujours un maître à une liberté qui leur serait fatale. Ils n'y survivraient pas.

Alors, à nous d'aider notre meilleur ami, "parce qu'il le vaut bien".

 
BIBLIOGRAPHIE

- wikipedia.org

- pourlascience.fr

- planete.org

- caniscool.com

- isfoundation.com

- un vétérinaire en colère, Charles Danten




Et pour les fans de vidéos


Une vidéo de 8 mn, drôle et très intéressante







1 commentaire:

  1. Super! Je trouve ça très intéressant. Les images sont bien trouvées, aussi. (J'aime beaucoup "Wolf to woof" et la première photo.) J'espère qu'il y en aura plus comme ça!

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